J'ai rencontré le Matha Kagmi par T.Wakawa

  Les abominables hommes des bois américains, qui ressemblent aux abominables hommes des neiges tibétains et abominables hommes malais, soulèvent un problème irritant. Le Tibet et la Malaisie sont peu explorés, et d'ailleurs " à beau mentir qui vient de loin ". Mais que, dans l'Amérique industrielle, des humanoïdes d'une taille de deux à trois mètres sinon plus se promèment sans être capturés, on ne le comprend pas. Il y a longtemps que des businessmen du cirque, comme P. T. Barnum, qui ne reculaient pas à la dépense, auraient dû mettre la main dessus et les exhiber sous les capiteaux des grands cirques.

  Les forêts américaines sont surveillées par des hélicoptères et des avions munis de détecteurs d'infrarouges (pour la prévention des incendies de forêts) : pourquoi ces détecteurs ne réagissent-ils pas ? Il serait intéressant d'explorer les forêts américaines avec les détecteurs d'êtres vivants en mouvement utilisés au Viêt Nam( N'oublions pas que cet article est extrait d'un magazine de 1968 ). Cars les divers témoignages que nous donnons par la suite sont trop nombreux ou trop précis pour que les abominables hommes des bois américains soient seulement des légendes.

 

  Mon grand-père naquit en haute Californie près du mont Shasta, en 1853. Il prit part à la guerre de 1872-1873 que firent les indiens Modoc pour défendre leur pays natal ; ce fut, comme toujours, la même histoire : la défaite et leur envoi par les blancs dans une réserve.

  Il me racontait cette histoire quand j'étais enfant et je ne me lassais jamais de l'entendre. Ce fut un soir de l'été 1897 qu'il rencontra pour la première fois le Sasquatch ( clin d'oeil pour les ufologues, rappelez-vous la vague d'airships qui se finira cette même année et réapparaîtra au début du XXè siècle en Angleterre ). Il suivait  la piste d'un cerf près d'un lac, au crépuscule, lorsqu'il vit devant lui quelque chose qui ressemblait à un haut buisson. En s'approchant un peu, il sentit une forte odeur vaguement musquée. Il regarda alors mieux le buisson et soudain s'aperçut que ce n'était pas du tout un buisson, car il était couvert de la tête au pied d'un épais poil rude, qui ressemblait beaucoup à du crin de cheval. Il avança d'un pas, mais la créature émit un son ou un cri à peu près comme " Naïïaaaah ! " Grand-père sut alors que c'était l'un de ceux dont il avait entendu les anciens parler : un Sasquatch !

  Bien que la nuit tombât, grand-père put voir nettement deux yeux marrons clair dans l'amas poilu de la tête, puis la créature bougea légèrement ; grand-père fit un geste d'amitié et posa à terre la brochette de poissons et s'enfuit à travers la proche futaie. Elle ne s'arrêta qu'un instant et lança un nouveau cri que grand-père n'oublia jamais...  Un cri long et sourd " Eéégooooooumm ! "

  Grand-père ne raconta jamais cette histoire à personne en dehors de la famille et il parlait de ces créatures comme d'êtres humains appelés Matah Kagmi. Il y a là quelque chose de très intéressant, et il est douteux que ce puisse être une simple coïncidence : c'est que les habitants du Tibet appellent le fameux  " homme des neiges " Metoh Kangmi. Ces deux noms sont très proches.

  Quelques semaines après sa rencontre avec le Matah Kagmi, il fut réveillé un matin par des bruits insolites autour de sa cabane. En allant voir, il trouva une pile de peaux de cerfs fraîchement dépouillés et prêtes à être tannées. Au loin, il entendit de nouveau le cri étrange  " Eéégooooooumm ! "  Par la suite, d'autres choses furent apportées de temps en temps : du bois pour le chauffage ou des baies et des fruits sauvages.

  Ce fut quelques années plus tard que grand-père eut sa seconde  --- mais beaucoup plus étonnante --- rencontre avec le Sasquatch. Il travaillait avec quelques blancs de la région de San Francisco, les aidant dans la recherche d'un trésor qu'on supposait être sur le mont Shasta.

  Après que leur petit groupe eut atteint le pied de la montagne, les blancs se mirent à boire beaucoup ; grand-père leur dit alors qu'il irait en avant et explorerait quelques-unes des basses corniches rocheuses puisqu'ils n'étaient pas en état de le faire eux-mêmes. Tôt ce matin-là, il prit un sentier de montagne et, après une longue et difficile ascension, il atteignit une corniche qu'il désirait examiner. C'est alors que cela arriva. Il fut mordu à la jambe par un serpent à sonnette des bois (Crotalus horridus, N.d.T) !

  Grand-père tua le serpent et tenta de redescendre vers un endroit plus confortable, mais bientôt il eut de la difficulté à continuer et, autant qu'il s'en souvînt, il fut pris de douleurs à l'estomac et s'évanouit. Lorsqu'il reprit de nouveau connaissance, il crut qu'il rêvait, car il était entouré de trois grands Sasquatch d'une taille de 2,50 m à 3 mètres. Il remarqua qu'ils avaient légèrement incisé la morsure du serpent puis retiré, d'une manière ou d'une autre, une bonne partie du venin, et mis de la mousse fraîche sur la plaie. Alors, l'un des Matah Kagmi émit une sorte de grognement et les deux autres soulevèrent grand-père et l'emportèrent par une piste qu'il ne connaissait pas. Après une petite descente sur le flanc de la montagne, ils le placèrent enfin sous un arbuste broussailleux et le laissèrent. De nouveau, grand-père entendit le cri lugubre des Sasquatchs  " Eéégooooooumm ! "

  Au bout d'un moment, il commença à se sentir mieux, et prenant son vieux pistolet à capsule calibre 44 (11.7mm, N.d.T), il se mit à tirer quelques coups de feu en l'air. Finalement, les chercheurs d'or le retrouvèrent. Grand-père ne dit rien de ce qui était arrivé concernant les Sasquatchs. On le ramena à l'endroit où les mulets de bât étaient attachés et, de là, à la plus proche petite ville. Il s'y reposa quelques jours et retourna ensuite au lac Tule. Grand-père ne parla de cette rencontre qu'avec sa famille la plus proche et à partir de ce moment ne voulut plus emmener personne à n'importe quel prix dans la région du mont Shasta. Il disait simplement : " Matah Kagmi exister ! Ça lieu sacré, j'ai amis là-bas. "

  Pendant de nombreuses années ensuite, dans le calme du soir ou parfois tard dans la nuit, il entendit encore le cri qu'il connaissait bien : " Eéégooooooumm ", l'appel des Sasquatchs. Grand-père ajoutait que les Matah Kagmi n'étaient pas méchants mais qu'ils étaient très farouches, spécialement vis-à-vis des hommes blancs, et qu'ils ne sortaient généralement que le soir ou la nuit. Ils vivaient surtout de racines qu'ils déterraient, et de baies, et ils ne mangeaient de la viande qu'au plus rigoureux du temps froid. Ils habitent dans les trous profonds des flancs de la montagne, inconnus de l'homme.

 

Source: Many Smokes, automne 1968 dans " Le livre de l'inexplicable " de Jacques Bergier et le groupe info